top of page

News

Karpov, the way of the top, part I (1951-1969).


Anatoly Karpov est né le 23 mai 1951 à Zlatooust, dans l'oblast de Tcheliabinsk, ville industrielle au sud des monts Oural, à la limite entre l'Europe et l'Asie, dans une famille de la classe moyenne soviétique, son père étant contremaître dans une des usines de la ville. Déplaçant les pièces dès l'âge de 4 ans, il devient vite le cador de la section Echecs de l'usine métallurgique de son père, dès 7 ans. Etudiant les ouvertures dans les livres de Vasily Panov et dévorant le livre de Capablanca, le jeune Tolya devint très vite un joueur de 1ere catégorie, très vite entraîné par Leonid Gratvol. Le jeune homme, extrêmement doué, attire l'attention du grand Botvinnik,

lorsque ce dernier se retrouva perdant, contre le champion en herbe, lors d'une simultanée donnée par l'ancien champion du monde, en 1964 ! Mais Tolya, étreint par l'émotion, ne put terrasser le vénérable Mikhaïl !

Le style karpovien commence à se dessiner, dans cette adolescence nourrie à l'école Botvinnik.

(Karpov, à l'extrême-gauche, au premier rang, devant un certain Evgeni Svieshnikov !)


Loin des attaques foudroyantes de son idole juvénile, Mikhaïl Tal, Tolya construisit sa position avec patience, jouant sur les deux ailes, prenant de l'espace avec ses pions, pour porter l'estocade lorsque la position devint mûre ! Cette partie contre Viktor Fedin, lors d'un championnat junior, illustre à merveille le style du "Kid de Zlatooust", grand connaisseur de la Sicilienne fermée, ouverture rampante qui lui convenait à merveille !

En 1965, après Botvinnik, Tolya annule contre un certain Boris Spassky, futur champion du monde, lors d'une simultanée donnée à Vladimir. Spassky ne se doutait pas que l'adoleschent chétif qui lui avait pris le demi-point, allait, 8 ans plus tard, l'éliminer de la course au titre mondial !

Après sa première norme de Maître, faite en annulant par deux fois contre son futur secondant, Igor Zaitsev, Anatoly sort pour la première fois d'URSS pour aller rencontrer le jeune espoir norvégien, Einar Hatlebakk, à Stockhölm, en 1966. Une nouvelle fois, Tolya, contre une Espagnole, va montrer son extrême compréhension stratégique et son excellence dans le maniement de pions !

Premier tournoi à l'étranger, à Trinnec, en Tchécoslovaquie, en 1966, et première victoire, écrasante, avec un score stratosphérique de +9, =4 ! Tolya faisait toujours des ravages avec sa Sicilienne fermée !

En décembre 1967, Karpov participe à sa première grande compétition internationale, le champion du Monde Junior à Groningue au Pays-Bas, où il va se frotter aux espoirs échiquéens du continent, notamment le hongrois Andras Adorjan et le batave Jan Timman. Ce dernier va connaître un sort funeste contre l'Anglaise du soviétique, début d'un long chemin de croix contre Karpov, pour le "futur grand espoir de l'Occident" ! Premier grand tournoi international et première grande victoire pour Tolya, devant le hongrois Adorjan !


(Adorjan et Karpov)

Revenu sur ses terres auréolé du titre continental Junior, Karpov gagner le championnat de Moscou en produisant une partie d'anthologie contre le Dragon d'Evgeni Gik , avec l'incroyable 26.Tf5 !!

Quelques années après, les deux hommes écriront Des Echecs à l'Infini, avec cette partie en introduction !


Le stratège Karpov pouvait donc se révéler un fin tacticien !

C'est à cette époque que Tolya va rencontrer son nouveau mentor, Semion Furman,

entraîneur d'échecs officiel dans l'Armée Rouge.


(Semion Furman regardant le jeune Karpov, en 1969)


Ce qui frappa Furman à l'époque, c'est la fragilité physique de son poulain, plus roseau qu'arbre, qui le fit douter, un moment, de l'avenir échiquéen de son élève ! Mais très vite, le grand-maître comprit que derroière la frêle silhouette karpovienne, se cachait un joueur d'échecs aux qualités techniques exceptionnelles, possédant une force mentale hors du commun, deux attributs qui en faisaient une graine de champion !

D'ailleurs, lors du championnat d'URSS par équipes, Tolya tutoya les cieux avec un score stratosphérique de +10, et une victoire contre un autre espoir des échecs soviétiques, Oleg Romanishin !

La tactique étant le couronnement de la stratégie, trouverez-vous le petit coup Capablanquesque qui termina la partie ?

Les Blancs jouent et gagnent.

Karpov, An-Romanishin, O, Riga tt 1968, 1-0.

En 1969, Anatoly s'inscrivit à l'Université d'Economie de Léningrad, mais ce n'était un secret pour personne que le jeune champion allait plus étudier les échecs que les dédales du Gosplan ! Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Tolya s'installa dans la prestigieuse cité de la Baltique, haut centre échiquéen d'URSS qui sortit des champions comme Boris Spassky ou Viktor Korchnoi !

L'année 1969 se conclut par le titre Junior d'URSS, devant l'espoir arménien Rafael Vaganian. La double confrontation entre les deux joueurs, se termina par un match nul +1 -1, avec une élégante fin dans une finale de fous de couleurs opposés !

Ici, le joueur de Zlatooust joua l'élégant 54...Fe5+, entraînant l'abandon de son adversaire, les deux pions n'étant pas arrêtables !

Mais en cette année 1969, c'est à Stockhölm que le jeune Tolya va connaître la consécration internationale, en devenant champion du Monde Junior !

Il battra son clône suédois, Ulf Andersson, après une partie positionnelle où les manoeuvres de Cavalier seront légions, avant que Tolya arrive à percer le "coffre-fort" nordique !

Mais le prodige soviétique montrera aussi ses compétences tactiques, avec cette offensive sur le roque blancs du malheureux Juhnke, qui se terminera par une petite combinaison du meilleur goût !

Les Noirs jouent et gagnent.

Juhnke, J-Karpov, An, Wch Jr Stockhölm 1969 (6), 0-1.


Curieusement, Karpov reprenait un titre que les soviétiques n'avaient plus gagné depuis la victoire de Boris Spassky à Anvers en 1955 !

Ce titre mondial Junior, consécration de la période d'apprentissage, ouvrait des horizons vers les sommets ! Mais la route sera encore longue ...




13 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page