Ce dimanche 24 janvier, l'équipe Une de l'Echiquier du Roy René d'Aix en provence emmenée par Glenn Flear, rencontrait le leader du groupe Sud, l'équipe de Vitrolles, des voisins. Les aixois étaient pour une fois au complet, un pré-requis nécessaire pour affronter l'armada vitrollaise qui en 48 parties, depuis le début de la saison, n'en avait que lâché 3 ... Au permier échiquier, le plus aixois des anglais, Glenn Flear, affrontait l'istréen, désormais vitrollais, Sébastien Midoux, bien connu des aixois. Glenn réussit à maîtriser la Gruenfeld de Midoux pour arriver dans une finale avec un pion de plus, et dans cette phase, la technique du GMI parla ! Flear, G (2514)-Midoux, S (2379), N2 gr Sud Aix en Provence 2010 (7), 1-0. 6 sur 7 possible pour Glenn, contre une moyenne à 2354 ... Au deuxième échiquier, Manu Valles affrontait le redoutable Sébastien Abello, qui, je me rappelle, avait pris une partie à Etienne Bacrot himself, lors du quart de finale opposant les deux joueurs lors des qualifications pour le Grand Prix d'Aix en 2004. Mais Manu a la pêche en ce moment et une confiance en lui inébranlanble ! La partie commence d'ailleurs sous les regards d'Eric Gaudineau et de Jean-Paul "El Che"Scamaroni, venu supporter l'équipe aixoise avec sa révolutionnaire présence ! Un Manu fort inspiré va donner le premier point aux aixois, sur une Est-Indienne kasparovienne ! Abello, S (2297)-Valles, M (2224), N2 gr Sud Aix en Provence 2010 (7), 0-1.
Au troisième échiquier, Stan "The Flasher"Stojanov, notre bulgare de service était au prise avec le redoutable Eric Gaudineau, qui a longtemps dominé les échecs provençaux ! Je me rappelle d'une super-partie qu'Eric avait faite, à l'Open d'hiver de Nice, en décembre 1996, contre le Maître International hongrois Sandor Videki !
Gaudineau, E (2210)-Videki, S (2405), Nice op 1996, 1-0.
13 ans plus tard, le joueur vitrollais a pris un peu d'embonpoint, mais est toujours aussi redoutable ! Car après une longue partie, Stan va craquer dans une finale légèrement supérieure pour lui.
Alors que les Noirs jouèrent 56...Fa4, et que la position restait supérieure pour les Blancs, au lieu de jouer 57.c5 ! suivi de Fc4, donnant une finale supérieure aux blancs, le bulgare joua le passif et médiocre 57.Fd3 ?, permettant au Roi noir de se centraliser et de rentrer dans la position blanche ...funeste tempo perdu, provoquant l'abandon des Blancs au 103eme coup !! Dommage Stan, si tu avais battu Eric, les 2300 n'aurait pas été très loin !
Au 4eme échiquier, Jean-Philippe Duquesnoy affrontait Franck Diaz, et The Duke, en méforme en ce moment, succomba devant le plus vieux des Diaz ...Mauvaise passe pour Jean-Philippe !
Au 5eme échiquier, Jean-Paul "Chupa Chupp"Sebban, faisait son grand retour contre Guillaume Montagard. Et la magie de la sucette a encore fonctionné !
Dès le 8eme coup, les Noirs jouèrent 8...Dc7 ?, imprécision punie immédiatement par le regard acéré du gabian marseillais survolant la plage des Prophètes !
Les Blancs jouent et gagnent un pion.
Sebban, JP (2186)-Montagard, G (2242) N2 gr sud Aix en Provence 2009 (7), 1-0.
Et suivant le precépte de Korchnoï : "Quand Kochnoï prend pion, Kochnoï garde pion", comme le rappelait souvent le Grec, notre maître à tous, le rusé JP, faussement somnolent, garda son maigre capital pour conclure au 50eme coup !
Au 6eme échiquier, deux anciens vainqueurs de l'Open A du championnat de France s'affrontaient, Michael "Zoll" Diaz contre Laurent Milesi. L'aixois prit l'avantage en grattant une qualité, puis, dans une position gagnante, porta l'estocade !
Les Noirs jouent et gagnent.
Diaz, M (2231)-Milesi, L (2124), N2 gr Sud Aix en Provence 2010 (7), 0-1.
Domination sans partage, au 7eme échiquier, pour Christine Flear, actrice d'une belle partie contre Thomas Cherki. Dans cette position déjà gagnante, Christine va jouer l'élégant et radical 43.Fh5 !, un Ouf imprenable, laissant des Noirs impuissants en quasi zugzwang, qui abandonneront quelques coups après.
Enfin, notre Trésorier Dominique Jeanjean, après une partie sérieuse, donnera le 6eme point à une équipe aixoise très en verve, qui réalisa donc un score étonnamment large contre les leaders vitrollais !
Les deux N3 se déplaçaient respectivement à Grasse et à Avignon. Passant sur le cours Mirabeau, j'allais mirer le bel Ane du Poitou, de Gilles Aillaud, dans la galerie du CG13, animal bien sympathique que cet équidé à la réputation bien injuste ! Direction la place des Carmes, à Avignon, pour rencontrer l'Echiquier des Papes, qui rappelle que tous les chemins de la chrétienté ne menaient pas nécessairement à Rome !
La dernière fois que j'étais venu ici, c'était en 1998, avec la Nationale 3 aixoise, et j'avais battu le jeune Thibault Meynard, sur une Sicilienne Fermée dont Larbi m'avait initié à tous les secrets !
Back to the future, à l'époque où je jouais encore actif !
Giraud, T (1930)-Meynard, T (1870), N3 Avignon 1998 (2), 1-0.
Le jeune avignonnais prit sa revanche quelques mois plus tard, lors des championnats de France à Besançon, dans l'Open A, où je trébuchais sur la même Sicilienne fermée contre le même adversaire !
Le match s'annonçait équilibré, puisque les deux équipes avaient une moyenne elo sensiblement équivalente.
Très vite, Larbi Belheine prit l'ascendant sur la Reti du jeune et redoutable Noé Ringuet, grand espoir vauclusien qui fut l'élève de Laurent Guidarelli, venu en voisin supporter sa muse.
Après 32.Df2, l'oeil endormi du Larbi, sous son bonnet en vrai peau de lapin, s'ouvrit soudain, dans un mouvement de paupière à la Derrick !
Les Noirs jouent et gagnent.
Ringuet, N (1935)-Belheine, L (2044), N3 gr2 Avignon 2010 (6), 0-1.
Au second échiquier, contre Clément Olivier, que j'avais rencontré, il y a bien longtemps, lors de la ronde 1 du rapide de Vitrolles, en mai 1995, je profitais du peu d'inspiration de mon adversaire, visiblement peu en forme ce jour là ...
Giraud, T (2050)-Clément, O (2063), N3 gr2 Avignon 2010 (6), 1-0.
Je méritais bien quelques gorgées d'Oasis !
Denis Nobili, toujours aussi réveillé, va rapidement apporter un troisième point à l'équipe aixoise et presque tout de suite après, un 4eme point avec la belle victoire de Julie, sur Aubry, qui fut totalement saucisonné par la joueuse aixoise, avec une Tour en a7 qui faisait peine à voir !
Les Blancs jouent et gagnent.
Esposito, J (1743)-Aubry,F (1896), N3 gr 2 Avignon 2010 (6), 1-0.
4 à 0 pour Aix en Provence, le match était quasiment plié.
Christian Barreau, au premier, chuta le alors contre Simon Barret, l'avignonnais, toujours très créatif sur l'échiquier, fit parler la poudre dès son 13eme coup, en jouant 13.Ce5 x f7 ! donnant un Cavalier pour 2 pions, mais une grande activité de pièces. Après une défense héroïque, Christian "Prison Break" Barreau dut rendre ses limes ! L'analyse post-mortem fut passionnée sous l'oeil goguenard de Larbi !
Alors qu'Avignon marquait son premier point, Mathieu Esposito en remettait une couche, en batant son Gourion d'adversaire, dans une finale qu'il joua de main de maître !
Il ne restait plus que Romain et Yves, qui bataillaient ferme. Romain qui jouait contre Marie-Laetitia Payelle, fit une partie exotique, et arriva à arracher la nulle dans une position qui fort compromise, comme lui expliquèrent Larbi et Guida.
Et Yves, malgré un net avantage, en milieu de partie, perdit le fil de la position et perdit dans une longue finale. Un score de 5 à 2 assez innatendu, pour deux équipes d'un même niveau, et qui permet à la N3 gr II d'envisager sereinement les prochains matchs !
La N3 gr I, se déplaçait dans la ville de Cagnes-sur-Mer, un retour au source pour Jean-Louis Sabatié, qui ne fut malheureusement pas couronné de succès, avec une défaite par 3 à 1, dommage !
Il faudra lutter pour que l'équipe se maintienne !
Bon allez ...
Si il y a eu La demoiselle d'Avignon, feuilleton culte des années 70, avec Louis Velle et Marthe Keller, n'oublions pas Les demoiselles d'Avignon, de Picasso, tableau fondateur du cubisme, que j'ai eu d'ailleurs le privilège de voir à New-York, au MoMa.
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