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Au Marshall Chess Club.


Mon périple new-yorkais m'a amené à m'intéresser à la pratique échiquéenne dans Big Apple.Les blitz endiablés dans les parcs newyorkais sont connus de tous, de Central Park jusqu'à Union Square, en passant par Washington Square. Je me suis bien sûr amusé à défier quelques pousseurs de bois, près de l'Université de New-York, dans le quartier de Greenwich Village, entre Broadway et la 6eme avenue. L'american blitzeur vous hèle pour que vous vous asseyez à sa table, et vous propose un blitz pour 5 $. Mon adversaire du jour ne devait pas être très fort puisque je l'ai battu assez aisément par deux fois ! Grand prince j'ai refusé de le détrousser de 10 $. Assez surpris que ces joueurs parient de l'argent contre des inconnus, mais, apparemment, d'après ce que m'a dit un français rencontré dans le coin, ces forçats de l'échiquier paient rarement lorsqu'ils perdent, ce qui pourrait expliquer leur célérité à vouloir miser des $ qu'ils ne sortiront pas ! Et je vois mal un Chess Tourist demander le paiement sur le champ de sa mise, face à un aéropage d'habitués attendant le Chess Pigeonnus Touristicus. Nous nous rendons ensuite au mythique Marshall Chess Club, au 23 West, 10eme St, dans un immeuble cossu de Greenwich. Ouvert par Frank Marshall, en 1915, il a vu passer des joueurs comme Larry Evans, le très prolifique écrivain échiquéen Andy Soltis, Anthony Santasiere ou Hikaru Nakamura. Stanley Kubrick a aussi poussé du bois dans la noble institution. Notre Marshall Chess Tour m'a permis de rencontrer Jaan Ehlvest, fort GM estonien qui, par 4 fois, a gagné le championnat du Marshall Chess Club. Très sympathique, nous avons un peu parlé des échecs en Europe, Ehlvest m'avouant que ne parlant pas un mot de français, il a rarement joué dans notre Ligue 1, sauf pour le club de Montpellier, au début des années 90. Le clou de la visite restera la fameuse table sur laquelle joua Robert Fischer, lorsqu'il participa au Memorial Capablanca, en 1965, par télétype. (L'échiquier sur lequel Fischer affrontera ses adversaires du Memorial Capablanca par télétype.) En effet, le Département américain, au vue des tensions avec Cuba, avait interdit à Fischer de se déplacer dans la capitale cubaine. Aussi, les organisateurs autorisèrent le joueur américain à jouer du Marshall Chess Club, un privilège du au talent de l'américain et une occasion inespérée de contourner l'embargo du gouvernement ricain ! Bobby, malgré tout, menaça de se retirer si Fidel Castro continuait à exploiter sa participation à des fins de propagande ! Premier vrai tournoi international depuis 3 ans, Fischer finit 4eme, à un demi point du vainqueur, Valeri Smyslov. C'est au cours de ce célèbre tournoi, que dans la fameuse variante du Pion empoisonné, la cavalerie américaine, comme dans les westerns, sauva la mise de Bobby face au bulgare Tringov ! Faites un petit tour dans ce club mythique, moi je vous laisse, je retourne en voiture dans mes quartiers à Harlem !

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