Vishy Anand a donc gardé son titre à Moscou, face à l'israélien Boris Gelfand, qui apprit les échecs en Moscovie. L'israélien avait été un peu la surprise du chef, en se qualifiant pour la finale, en éliminant Gata Kamsky et Alexander Gritschouk, dans les phases éliminatoires.
Gelfand est de la génération d'Ivanchuk et du français Lautier, derrière lequel il termina, lors du championnat du monde junior d'Adélaïde, en 1988, gagné par le français.
Dans l'ombre de Kasparov, de Karpov, d'Ivanchuk puis de Kramnik, le discret Boris fit son bonhomme de chemin, en toute discrétion. Vainqueur de l'Interzonal de Manille, en 1990, puis de Bienne en 1993, il avait été sorti, la première fois, par le finaliste, Nigel Short, puis la seconde, par Karpov.
Au plus haut niveau depuis longtemps, Gelfand, joueur solide et sérieux, ne faisant jamais de vague dans le landerneau échiquéen, était peu connu des aficionados, malgré sa présence au plus niveau depuis plus de 20 ans. C'est donc à Moscou, accueilli par un Vladimir Poutine botoxé , que le match commença, le 11 mai 2012, entre les deux gentlemen de l'échiquier.
On fut évidemment loin des combats homériques, qui passionnèrent toute la planète, entre Kasparov et Karpov, les deux personnalités tranquilles des protagonistes ne permettaient pas de faire un "storytelling" pouvant intéresser le grand public. Ca fait longtemps que les échecs manquent d'un champion charismatique, comme le furent Fischer puis Kasparov, ce qui peut expliquer l'indifférence des médias à ce choc au sommet.
Si Anand partait largement favori, c'est Gelfand qui buta le premier, à la 7eme ronde, avec deux canassons diaboliques !
On se disait alors qu'Anand aurait du mal à revenir sur le solide Boris. Mais dès la ronde suivante, l'israélien se faisait miniaturiser par l'indien, ne digérant pas une Tour empoisonnée !
A égalité à l'issue des 12 parties, c'est en tie-break, que les deux hommes vont se départager, avec une victoire d'Anand dans la 14eme ronde.
Comments